Deux amies de longue date se sont donné rendez-vous chez nous en mai. Elles ne s’étaient plus vues depuis tellement longtemps. L’une habite au bord de la Méditerranée, l’autre plus à l’ouest, à l’intérieur des terres. Une distance qui n’a pas entamé leur amitié et qui pourtant ne permet pas de fréquentes retrouvailles.
A Cubières, le temps c'est arrêté, il y a bien longtemps,
les anciens le disent.
Le lieu est tranquillité, paix, harmonie,
les hôtes le disent.
Ici tout est mis en place pour permettre un bain de douceur, plonger au cœur de soi sans se faire mal, apprendre à sentir, à ressentir, pour mieux comprendre et traverser.
Déjà en arrivant, la vue apaise l'œil. Le regard se perd là où le bas du ciel touche le haut des montagnes au loin. La curiosité s'installe et la nature tout autour joue à nous surprendre.
« Je ne me sens plus bien dans ma vie, je n’y vois plus très clair, je ne sais pas comment y arriver, j’ai un projet mais ce n’est pas réalisable, j’ai besoin de changer mais je ne vois pas vers quoi, je ne sais pas ce qui se passe en moi, je voudrais m’occuper un peu de moi », voilà autant de réflexions que nous expriment celles et ceux qui viennent chez nous.
Ils nous arrivent tellement souvent de ne plus nous sentir à notre place, de vouloir changer quelque chose dans notre vie et pour certains cela peut correspondre à escalader l’Everest ou traverser la méditerranée à la nage.
Il y a un peu moins de vingt ans, je participais à un de mes premiers stages de développement personnel pour tenter de déterminer mon axe de vie et mon projet professionnel. Quatre journées, pour prendre conscience d’où je venais, de mon histoire familiale, de ma propre histoire, imaginer mon rêve fou, cerner tout ce que j’avais en moi comme compétences et talents et trouver ma voie au milieu de tout cela.
Lorsque nous accueillons des hôtes chez nous, nous ne connaissons pas toute leur histoire. Nous ne savons pas ce qu’ils vivent, juste un peu la raison qui les amènent ici et parfois ce qu’ils attendent de nous, ce qu’ils viennent chercher. Le reste se découvre, petit à petit, au fil des jours, au cours des petits déjeuners que nous prenons ensemble, durant les accompagnements s’ils désirent les vivre.
Nicole a 55 ans, son « petit dernier » vient de partir en coloc.
Lui qui prenait encore tellement de place dans son emploi du temps, sa maison, ses pensées, sa vie. Son « bébé » est parti. Elle n’a pas vu venir ce qui se passe là maintenant.
A présent le nid est vide, comment va-t-elle continuer sa vie qui n’a plus vraiment le même goût ?
Réaliser son rêve, choisir sa vie, c’est une magnifique aventure et comme toutes les aventures, elle contient également des moments plus délicats. Comme je traverse actuellement une période de turbulence assez inconfortable et quelque peu déconcertante, j'ai l'envie d'y mettre des mots pour l'expliquer à celles et ceux qui envisagent de changer de vie. Juste une expérience parmi d’autres.
Traverser une période difficile où nous ne savons pas comment sauver notre famille, comment aborder un divorce qui se profile, comment trouver les clés de communication avec nos enfants qui s’éloignent chaque jour un peu plus, comment gérer un épuisement professionnel qui bouscule tout dans notre vie, comment retrouver l’élan et l’énergie que nous avons trop longtemps donnée dans notre travail ou à ceux qui nous entourent sans penser à nous, comment avancer dans notre vie pour lui redonner un sens.
A chaque rencontre ici, dans notre maison d’hôtes, nous sommes touchés par le parcours de chacun, les événements qui jalonnent leur vie et les bouleversent parfois, les bousculent souvent.
Il n’est pas toujours simple d’expliquer en quoi consiste le travail relationnel et sensoriel avec le cheval. Je vous en livre ici une très belle description donnée par Claire Bigonville ...
Il est des maux dont nous souffrons sans en prendre conscience. Très difficile alors de se soigner lorsque nous ne nous sentons pas malade.
Nous tenons le cap, nous nous forçons en nous disant que ce n’est pas si grave, que ça va passer, que ça ira mieux...
L’été est généralement synonyme de vacances, d’arrêt, de pause. Nous sommes programmés pour lâcher les responsabilités ou les difficultés professionnelles pendant une période plus ou moins longue et nous reposer, reprendre des forces, recharger nos batteries...
Un jour, je me suis retrouvée brutalement sans boulot, sans avoir rien vu venir, sans savoir ce qui m’arrivait, sans préavis, à mon retour de vacances. J’ai eu un quart d’heure pour partir sans pouvoir dire au revoir et en laissant dix ans de ma vie derrière moi, les collègues, les souvenirs, les questions. Je n’avais rien fait de mal et je devais partir comme une voleuse.
Chaque jour, nous recevons un cadeau inestimable, 1.440 minutes toutes neuves nous sont données à notre réveil. Une nouvelle page blanche à écrire et à vivre pour en faire ce que nous voulons.